Consulter un psychologue, un aveu d’échec ?

Consulter un psychologue

« Je ne pensais pas en arriver là ». « Je pensais être assez fort(e) pour m’en sortir seul ».

Voilà de petites phrases que j’entends souvent lors des premières consultations. Des petites phrases qui indiquent que consulter un psychologue donne parfois au patient le sentiment d’être faible ou d’avoir échoué dans la résolution de ses difficultés.

Imaginons qu’un personne souhaite grimper sur le toit de sa maison pour réparer une gouttière. Refuserait-elle d’utiliser une échelle ? Bien sûr que non : elle n’arriverait probablement pas à atteindre son toit, et l’échelle ne servirait à rien.

Pourtant, c’est à ça que ressemble ce que beaucoup de personnes tentent de faire lorsqu’il s’agit de leur santé mentale : ne pas utiliser l’échelle et à se sentir nul de ne pas arriver à atteindre le toit.

Or, accepter de voir un psychologue, au contraire, est le signe que la personne ose regarder ses difficultés, ses souffrances, ses faiblesses, ses limites en face, et qu’elle a le courage de demander de l’aide pour aller mieux. Il serait beaucoup plus facile de se laisser aller, d’attendre que « ça passe », de fermer les yeux, et de continuer à subir une situation difficile, insatisfaisante ou induisant une souffrance pour soi-même ou son entourage.

Il est important de rappeler que le psychologue ne va pas créer une solution de toutes pièces. Il n’invente rien, il ne peut rien faire sans la collaboration de son patient, sans qu’il lui confie les événements problématiques, ses émotions et son contexte de vie en général. Le psychologue se constitue simplement comme un « outil » qu’il met au service de son patient, et que celui-ci accepte de se donner pour affronter ses difficultés ou son malaise.

Que fait alors le psychologue ?

Alors que le « psy » est souvent représenté dans l’imaginaire collectif comme le psychanalyste freudien qui se limite à annoncer « Je vous écoute », le psychologue et le psychothérapeute vont dépasser le bienfait reconnu de pouvoir parler de ses difficultés : ils sont beaucoup plus interventionnistes. Ils vont utiliser leur formation, leur expérience, leur regard extérieur et neutre, et souvent aussi différentes techniques, dans un échange dynamique avec le patient.

Au départ de ce que le patient dépose, le psychologue va pouvoir souligner certains éléments, relever des répétitions, des schémas, faire des liens entre plusieurs événements actuels ou entre ceux-ci et des événements du passé.

Son intervention va aussi permettre de repérer et mettre en évidence les ressources de la personne pour y faire face.